[microsound] and the winners are... ))))

[Phonurgia Nova]

Ca y est

Les Prix Phonurgia Nova 2009 viennent d’être attribués ce week-end au  
terme d’un marathon de près de 12h d'écoute. Le Prix d’art sonore a  
été décerné à l'Argentin Joaquin Cofreces (www.joaquincofreces.com)  
pour sa pièce « The last Voice ». Cette oeuvre ramassée de 7 minutes  
compose une ronde autour de la disparition d’une langue d’Amérique  
latine dont on entend le dernier locuteur vivant. Les sons sont très  
beaux, c’est onirique, ça parle une langue inconnue, disparue. Elle a  
réuni les suffrages d'une grosse majorité du jury de douze personnes  
(1). Une mention a également été attribuée à une pièce plus longue  
-50 minutes- « Arcoparlante » de l’italien (résidant à Berlin)  
Alessandro Bosetti (www.melgun.net) pour l’expérimentation à laquelle  
l’auteur se livre sur le medium. Il est en effet parti de fragments  
sonores et d’interférences magnétiques prélevées sur les ondes  
courtes, qu’il a diffusées sur l’antenne de Deutschlandradio Kultur  
demandant aux auditeurs de les décoder et de les traduire en mots,  
générant ainsi une suite de petites transcriptions, déformations,  
qu’il a ensuite juxtaposées, mises en boucle pour composer un tableau  
verbal polyglotte très convainquant.

Le Prix Découverte Pierre Schaeffer, créé cette année et doté de 1000  
euros à l’initiative de Bernadette Johnson (lauréate du Prix  
Phonurgia Nova 2008) à destination des jeunes auteurs de moins de 30  
ans, est partagé entre trois auteurs (22 avaient concouru, 6 avaient  
été sélectionnés) : Caroline Bastin (élève de l’Insas, Bruxelles),  
signe un intéressant et très libre documentaire sur les émigrés  
italiens du charbon dans la Belgique des années 50, « Casa Nostra » ;  
Elise Andrieu (avec « Parmi les oiseaux », une production des Pieds  
sur Terre de France Culture ), a séduit par ses prises de son de  
terrain et sa capacité à établir une relation d’écoute peu commune  
avec ses personnages ; Sebastian Peter (étudiant à l’Université  
Bauhaus de Weimar), dont la fiction « Tophane », élaborée à  
l’allemande –c’est à dire en utilisant largement le spectre des  
possibles du sonore- rappelle utilement que la création radiophonique  
peut faire coexister parole/personnage et événements sonores de toute  
nature.

Même si l’approche a pu paraître déroutante de prime abord, la non  
catégorisation des productions en compétition (documentaire, art  
acoustique, fiction) a permis de s’affranchir de débats académiques  
sur la définition des genres pour se concentrer sur la recherche de  
formes (a priori plus modernes) qui enjambent les catégories et  
échappent aux classements habituels.

Le Prix Nouveaux Médias, lui, n’a pas été attribué - faute d’avoir  
trouvé… chaussure à son pied ?

Outre ce Palmarès, notre partenaire Libération a souhaité mettre en  
avant 4 autres témoins de l’art sonore et radiophonique  
d’aujourd’hui, que vous pouvez entendre sur LibéLabo  
(www.liberation.fr/culture/06011513-media)

Plus d'infos : www.phonurgianova.blog.lemonde.fr
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